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01/05/2025
Je n'avais jamais entendu parler de Frantz Fanon mais le centenaire de sa naissance aura sûrement aidé Jean-Claude Barny à trouver les financements pour monter un film sur un sujet guère porteur. Merci à lui d'avoir fait le nécessaire pour faire découvrir aux spectateurs intéressés, la vie de ce psychiatre qui a exercé en Algérie au moment ou la France commençait a sentir sa présence fortement remise en cause.

Si Alexandre Bouyer a une vraie présence, on pourra regretter que les dialogues soient parfois trop didactiques et que le film se contente de présenter la vie de ce personnage plutôt que d'aller plus profondément dans l'explication des théories (et de ses influences autres que "ma vie en Martinique") sans aller plus loin dans la façon dont elles étaient reçues à l'époque (autrement que par les collègues ou le directeur de l'hôpital) et sur l'héritage qu'il aura laissé (côté français comme coté algérien). Il était évidemment impossible de réaliser un film somme reprenant tout cela et "Fanon" aura au moins le mérite de donner envie d'en savoir davantage sur cet homme, de trouver un peu de littérature sur sa vie et son œuvre.

À part cela ? Le film montre une image qui m'a paru un peu fantasmée du monde de la psychiatrie mais, comme le dit Marianne, il arrive dans un service dans lequel on enfermait et on tapait sur les gens depuis longtemps, ce qui explique leur peur et leur servilité. Il n'empêche qu'il y a divers degré de maladie mentale et que les théories de Fanon ne me semblent pas applicables à toutes. Cela m'a fait pensé u film "Je le jure" avec son pyromane qui peut recommencer à n'importe quel moment mais qui est, le reste du temps, parfaitement intégré dans la société.

Au final "Fanon" traite de nombreux thème (dont le fameux "résistant ou terroriste") mais il a du coup du mal à pleinement les traiter. Film intéressant pour discuter après la séance, il lui manquera un petit quelque chose en plus pour passer dans la catégorie des films @@@, ceux qui marquent l'année et seront dans mon Top10 en décembre. Il n'en sera pas trop loin et je suis sincèrement reconnaissant au cinéaste, qui fait apparemment un film tous les dix ans au cinéma, d'avoir mis en lumière ce personnage hautement intéressant.
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